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vendredi 3 février 2012

La revue de presse de la Mouche #1



Pour cette rubrique que je vais essayer de tenir le plus possible, je vais faire un petit topo hebdomadaire sur les sujets apparaissant dans la presse, sur un sujet donné (bah oui c’est vaste les sujets apparaissant dans la presse : ça va du « débat présidentiel » à « la répression du régime de Bachar Al-Assad en Syrie » jusqu’aux « sorties cinéma de la semaine »). Donc euh voilà, sans transition, on va parler du cas de l’élection présidentiel américaine, parce que on entend suffisamment parler de la notre, pas la peine d’en rajouter une couche ! Introduisons le sujet avec la définition de wikipépé, qui elle a le mérite de frôler l’objectivité d’un article scientifique.

« L'élection présidentielle américaine de 2012 aura lieu le mardi 6 novembre 2012.
 Elle opposera très probablement le président démocrate sortant Barack Obama à un adversaire républicain qui sera déterminé lors des primaires présidentielles du Parti républicain. D'autres candidats devraient être également investis par des partis mineurs. Le président élu entrera en fonction le 20 janvier 2013. »

Après un tour d’horizon de comment va se dérouler l’élection de l’homme le plus puissant du monde, intéressons-nous d’un peu plus près au profil des plus importants candidats républicains potentiels, selon ce qu’en dit la presse française :
-  D’après le Figaro, le très populaire Mitt Romney s’explique de la façon suivante : « (...) Grand mince, brushing impeccable et sourire parfait, Mitt Romney porte beau. En outre, le mormon ne boit ni café ni alcool. Mais cette image d’Américain idéal, dont il joue en faisant campagne en chemise et jeans, lui vaut aussi d’être souvent jugé« trop parfait », trop froid. (...) Conservateur modéré, il  a sur les questions de société des positions plus souples que son adversaire. Dans le Massachusetts, il a instauré un système de santé qui a inspiré celui d’Obama ».
- Toujours d’après le Figaro, voici à présent le portrait de Newt Gingrich, son principal (?) rival à l’investiture républicaine : « Plus rond que son rival, Newt Gingrich cultive un style plus guindé, toujours en costume-cravate. Mais sa culture, ses qualités d’orateur et ses emportements faciles lui confèrent plus de caractère que son adversaire. (...) Figure de la droite décomplexée, contre l’avortement, contre le mariage homosexuel, Gingrich se présente comme l’héritier de Ronald Reagan. Il prône un désengagement de l’Etat fédéral et n’hésite pas à s’en prendre aux « élites » de Washington. »
- Selon le Monde, Rick Santorum serait « (...) apparu brusquement, samedi 31 décembre, comme la nouvelle "surprise" de la primaire républicaine pour l'élection présidentielle américaine de 2012. Dans de récents sondages, il s'approche de l'omniprésent Mitt Romney et devance les autres candidats cherchant à rassembler l'électorat chrétien fondamentaliste, Michele Bachmann et Rick Perry, personnages hauts en couleur et anciens favoris des sondages, dont les campagnes se sont effondrées ces derniers mois. (...) C'est un pari osé pour ce fervent opposant à l'avortement (même en cas de viol), à la contraception et au mariage homosexuel, quasiment inexistant depuis sa déclaration de candidature, en septembre. Le dernier sondage national Gallup lui attribue à peine 5 % d'intentions de vote parmi les sympathisants du parti ».
- Enfin, encore d’après le Figaro (oui désolée j’ai pas trouvé mieux en matière de portrait), voici Paul, Ron de son prénom : « (...) À 76 ans, Ron Paul recueille enfin les dividendes d'une bataille d'idées menée depuis trente ans. Constitutionnaliste invétéré, persuadé que l'État fédéral a perverti le fonctionnement de l'économie, il prône un retour à une monnaie adossée à l'étalon or ou argent et l'abolition de la Réserve fédérale. «Vivre selon nos moyens» est son credo. Longtemps marginale, cette philosophie libertarienne qui remonte aux Pères fondateurs, est devenue un élément central du débat politique. Le succès de Ron Paul, un Tea Party avant les Tea Party, vient de ce qu'il attire à la fois à gauche et à droite, car il veut réduire dépenses militaires ET avantages sociaux. »


Il s’agit à présent de replacer ces élections dans leur contexte : on peut dire sans mal que le bilan de la présidence de Barack Obama est plutôt... mitigé. Le très sérieux site du Cerium évoque d’ailleurs principalement à ce sujet son échec dans la réforme du système de sécurité sociale et  dans l’achèvement des deux guerres au Moyen-Orient (et vu comment c’est parti ben... ils sont loin d’être parti !) dans une situation de crise économique mondiale, il faut le reconnaître, largement accentuée par son administration (je vous renvoie d’ailleurs à Inside Job évoqué précédemment). Citons d’ailleurs à ce propos l’article du Courrier International : « “Je préférerais être un très bon président le temps d’un seul mandat plutôt qu’un président médiocre pendant deux mandats”, a déclaré Barack Obama l’année dernière sur la chaîne de télévision ABC. Supprimez les mots “très bon”, et les républicains seraient ravis de voir le vœu présidentiel se réaliser. Avec une cote de popularité déclinante et une économie morose, l’éventualité qu’Obama ne soit pas réélu l’année prochaine commence à faire son chemin dans les esprits. Tout à coup, l’opposition s’est mise à se projeter dans un nouveau scénario : son candidat à la présidence pourrait bien vaincre Obama au cours d’une élection transformée en référendum sur son bilan à la tête de l’Etat. »  Le parti républicain a alors lancé ses primaires, d’abord en Iowa, puis dans le New Hampshire, suivi de la Caroline du Sud et cette semaine, en Floride, voici d’ailleurs un 1er bilan de ce qui s’annonce être une course à la popularité d’environ 6 mois.
I.      Victoire de Rick Santorum en Iowa
II.     Victoire de Mitt Romney dans le New Hampshire
III.   Victoire de Newt Gingrich en Caroline du Sud
IV.   Victoire de Mitt Romney en Floride
Et d’après de ce que la presse française peut en dire jusqu’à présent c’est : « Messieurs, aux armes,... et tous les coups sont permis ! » et pour cela, prochain tour le 4 février dans le Nevada, des réformes dans le monde du jeu pourront-elles peut-être garantir une élection ? La victoire écrasante de Mitt Romney en Floride allant conforter son avance dans la course à l’investiture, il s’agit alors à présent de faire la part des choses : un président extrêmement riche issu du secteur privé est-il le plus à même de diriger un pays comme les Etats-Unis où les inégalités sociales se sont largement creusées depuis la crise des subprimes ? En considérant que la Floride est l’un des Etats les plus touchés par la crise économique, ce scrutin peut alors s’avérer révélateur : un millionnaire à la Maison Blanche... l’insertion du monde de la finance dans la politique américaine... un retour à des valeurs et pratiques conservatrices d’un autre âge  (oui parce qu’on peut dire ce qu’on veut, en comparaison l’UMP, le PS, le FN ou autres, ils sont plutôt soft)... Le rêve américain semble avoir pris un sacré coup de vieux ! Et jusqu’à la prochaine joute médiatique du Nevada, le président Obama doit continuer à composer avec ses adversaires et détracteurs pour pouvoir affirmer que malgré tout, c’est LUI le commander in chief !

Et finalement, du côté Mouchard, on en pense quoi de tout ça ?

Et bien je m’avoue être encore assez septique (oui oui comme les fosses), bref sceptique quant à la politique menée par les Etats-Unis. Dans le cas où Obama serait remercier, la première puissance économique mondiale devra apprendre à concilier conservatisme politique (plus ou moins modéré en fonction de la tête du client) et libéralisme économique, le tout parfumé à la sauce restructuration sociale... Aussi, 2012 – année charnière puisque quatre des cinq membres du Conseil de Sécurité de l’ONU sont en période électorale dans un contexte international relativement compliqué – risque peut-être de marquer un tournant dans l’histoire du monde contemporain ? 






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