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mardi 13 mars 2012

Warlords




Après ce temps d’absence post vacances, nous voici de retour pour une revue littéraire, exclusivement consacrée à des personnages majeurs de la 2nde Guerre Mondiale, à savoir respectivement Winston Churchill, Adolf Hitler et Charles de Gaulle (oui j’aurais pu choisir moins classique mais bon), tout trois représentatif des ouvrages que j’ai pu lire sur le bord de la piscine (ou de la plage au choix) pendant mon séjour au soleil ! (Au cas où, se reporter à l’article précédent). Aussi, intéressons-nous à trois livres ma foi forts intéressants dans l’analyse et la compréhension que l’on peut avoir du conflit le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité, oui oui, rien que ça ! Nous commencerons donc par Discours de guerre par Winston Churchill, où tout est dans le titre pas besoin de détailler particulièrement ; ensuite nous passerons chez l’ennemi avec La jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler de Michel Folco ; pour enfin terminer par De Gaulle expliqué aujourd’hui de Marc Ferro, qui relate l’expérience gaulliste de la fin de la 1ère Guerre Mondiale à 1968 et la démission de celui qui, à mon sens, représente le seul véritable président français ayant eu un impact sur la vie politique contemporaine. D’abord, pourquoi ces trois livres ? Et bien, dans la connaissance que le commun des mortels a de la 2ème Guerre Mondiale, on s’intéresse principalement aux combats et mouvements militaires, ces ouvrages quant à eux donnent une vision bien plus politique de la gestion de cette période de l’histoire moderne. Effectivement, au regard de cette nouvelle lecture, on peut imaginer facilement que la guerre est plus une histoire de négociations, de malversations politiques et de discussions en sous-mains que de victoires militaires liées à l’intelligence des stratèges des différents belligérants. Aussi, on peut imaginer que c’est mal leur rendre hommage que de réduire des sacrifices humains considérables à un simple corollaire de divergences entre chefs d’Etats. Il est alors je pense, légitime de se demander, si ce conflit aurait pu être terminé sans d’une part les combats qui ont eu lieu à différents points du globe pour regagner ou conquérir des territoires, et d’autre part l’intervention des chefs, qui ont eu il me semble à cette époque la présence d’esprits d’être les moins imbéciles de tous. Mais bon, la place de l’armée et du pouvoir politique dans la société et les conflits n’est pas à l’ordre du jour, par conséquent revenons à notre propos initial, à savoir : littérature et guerre mondiale !


   Discours de guerre, Winston Churchill

Et bien tout est dans le titre, il s’agit ici de l’ensemble des discours prononcés par le 1er ministre britannique de 1939, date de l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne jusqu’à 1946, année où Churchill fut proprement remercier et renvoyer chez lui après maintes années de bons et loyaux services. Aussi cet ouvrage s’avère être assez représentatif de la volonté de Churchill de maintenir à flot le moral des anglais face à la guerre et au lot de bombardements qu’a pu subir leur île, de part un style véhément et globalement optimiste quand à l’avenir du conflit. Car si le Prime Minister reste relativement réaliste vis-à-vis de la situation, plutôt compliquée, dans laquelle lui et son pays se trouvent dès la défaite de la France en 1940, il s’agit grâce à une prose percutante et tranchante de ne jamais céder à l’ennemi, aussi bien à l’intérieur du territoire national de par la crainte de l’expansionnisme nazi, que sur le front, où qu’il se trouve. De fait, quand on se place dans une analyse plus politique des propos que Churchill a pu tenir, on peut imaginer un personnage doué d’une grande intégrité morale mais qui tend également à ne jamais froisser ceux qui pourraient éventuellement voler au secours de la Grande-Bretagne. On peut retenir d’ailleurs à ce propos la manière dont il évoque la France, lamentablement écrasée dès le début de la guerre, collaboratrice par le biais du régime de Vichy et j’en passe,... Mais qui garde à ces yeux – ou du moins dans ses discours – une place majeure et un prestige jamais ébranlé (ce qui pourrait paraître contradictoire quand on connaît les relations relativement... conflictuelles entretenues entre Churchill et, par exemple le Général de Gaulle ou encore le bombardement de la flotte française en Afrique du Nord). Enfin quoi qu’il en soit, sa capacité à galvaniser ses troupes et son peuple a été déterminante dans la manière dont la Grande-Bretagne a géré sa guerre jusqu’à la victoire finale grâce à des phrases qui resteront dans l’Histoire telles que « Ce n’est pas la fin, ce n’est même pas le commencement de la fin ! Ce n’est peut-être que la fin du commencement ? »


   La jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler, Michel Folco

Ici on a un ouvrage de fiction très intéressant car très bien documenté et relativement facile à lire. On suite ici la jeunesse du jeune Hitler entouré de son père fonctionnaire autrichien, sa mère ancienne femme de chambre et ses frères et sœurs aux mentalités diverses et variées. A partir de là, on est confronté à quelque chose de très étrange... étrange dans le sens où l’on arrive presque à humaniser l’homme le plus haï de l’Histoire, puisque pour la première on envisage son enfance, son parcours, ses relations avec sa mère, les autres,... Aussi ce qu’il en ressort, c’est que le Führer est paradoxalement un homme d’une affligeante médiocrité, dénué de bon sens et d’intelligence, mais qui pourtant possède déjà ce magnétisme si particulier qui a su rassemblé les foules sous les bannières du nazisme... Vous l’avez donc bien tous assimilé, l’auteur de Dieu et nous seuls pouvons dresse un portrait relativement satyrique qui - en dépit de son style très romancé - lève un peu le voile sur la personnalité du jeune Hitler, sa manière de percevoir le monde à l’aube de la 1ère Guerre Mondiale et qui oriente déjà vers les bases de son avenir sanguinaire.




  De Gaulle expliqué aujourd’hui, Marc Ferro 

 Un peu moins lyrique que le roman de Michel Folco, voici une œuvre documentaire cette fois sur la place dans le Monde du personnage français le plus connu (comme Johnny hahaha), j’ai nommé Herr Général Charles de Gaulle ! Aussi Ferro va expliquer ici quelles ont été les véritables intentions, actions et interactions de celui décrit de nos jours comme le sauveur de la France, de sa sortie de Saint-Cyr à sa retraite après la défaite de 1968. Et bien je peux dire sans pudeur que ce livre à changer ma vision de la 2nde Guerre Mondiale, en raison du détail dont fait preuve l’auteur pour évoquer les manœuvres politiques du conflit. On retient également la manière dont le général a lui-même perçu son rôle dans l’histoire de France, de ce qui lui a été permis de faire, ce qu’il aurait voulu être, ce qu’il a été réellement... De part sa proximité avec le maréchal Pétain, ses rivalités avec le général Giraud, lui qui oscillait facilement entre clairvoyance, patriotisme et mégalomanie, Charles de Gaulle semblerait n’avoir pas eu toute la reconnaissance française et internationale qu’on lui accorde de nos jours tant sa personnalité était et reste controversée. 

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